Curiosités et monuments

Eglise : Abbatiale Saint-Sébastien

Ancienne abbatiale, aujourd’hui paroissiale. Monument historique classé. L’intérieur de l’abside est du Xème siècle. Les porches du XIème siècle ; le portail du XIIème siècle quelques parties sont du XVème siècle ; l’extérieur de l’abside paraît être du VIIème siècle. On y remarque une cuve baptismale fort belle, un bénitier en marbre blanc, une colonne antique en marbre, un tombeau du XIIème siècle. Ce monument est l’un des plus remarquables d’Auvergne. Au mois de juin 1827, on a découvert, dans cette église, le tombeau d’un abbé du monastère, le musée de Clermont possède le haut de la crosse qui s’y trouvait ; celle-ci est du XIIIème siècle ou du XIVème siècle. Cette église était sous le vocable de Saint Sébastien, dès l’an 959. Avant 1789, Notre Dame était aussi la patronne de la paroisse. La cure était la nomination de l’abbé de Manglieu.

L’Abbaye

L’une des plus anciennes de l’ordre de Saint Benoît, en France ; elle at été chef d’ordre jusqu’au 3 septembre 1716 qu’elle s’agrègea à Cluny, pour se soustraire à la juridiction des évêques de Clermont, qui n’osèrent pas attaquer cette décision dans la crainte d’un procès. On attribue la fondation à Saint Genès, évêque de Clermont en 656. Voici d’après Audigier dans quelles circonstances : un prêtre appelé Magnus était fort malade ; il se rendit à Rome et attribua sa guérison à l’intercession de Saint Sébastien qu’il avait invoqué devant son tombeau, placé dans les catacombes. A son retour, il fonda un monastère et fit bâtir l’église sous le vocable Saint Sébastien. Saint Genès, évêque de Clermont favorisa cette fondation ; le peuple le considéra comme le véritable fondateur de cette abbaye. Il est vrai, s’il faut croire Audigier, que la terre de Manglieu appartenait au même évêque qui la tenait de sa famille et qu’il se départit de tous les droits qui étaient sa propriété. En 689, Saint Bonnet, évêque de Clermont, se retira dans cette abbaye et y termina ses jours. En 806 Charlemagne mis cette maison sous sa protection, par des lettres patentes du mois d’août de cette année. Au commencement du IXème siécle, les moines de Manglieu furent à Rome et y achetèrent un corps qu’ils annoncèrent comme étant celui de Saint Sébastien, quoiqu’ils sussent le contraire. Ils furent reçus avec grande solennité par l’abbé et le peuple. On reconnu bientôt la supercherie ; car Dieu manifesta sa vengeance contre ce corps et contre ces moines. C’est pourquoi d’autres moines partirent pour Soissons. En 819 Louis le Débonnaire rebâtit le monastère et confirma les privilèges accordés à l’abbaye par Charlemagne. Le Roi Pépin les confirma également en 834. Cette dernière charte accorde des immunités au monastère, amortit ses possessions, défend aux juges royaux d’y rentrer, et déclare qu’il ne devra que des prières pour le bonheur et la prospérité de l’état. Au milieu du IXème siècle l’abbaye fut ravagée par les Normands. Elle posséda jusqu’en 1789 le corps de Saint Cassim (Sanclus Cassimus) confesseur, qu’elle avait déjà en 834. Le prieuré de Vichel lui fut réuni en 1663. A cette époque, il fut décidé que le nombre des religieux resterait désormais à huit.

Le narthex de l’église Saint Sébastien

Le narthex de l’église Saint Sébastien est un exemple remarquable d’architecture romane du XII ème siècle. Cette puissante construction comprend un rez-de-chaussée de trois travées, voûtées d’arêtes, séparées par des doubleaux. Il communique avec la nef et les bas côtés par trois baies en plein cintre dont les arcs retombes sur des colonnes engagées à chapiteau. Ce rez de Chaussée supporte une haute tribune éclairée par une fenêtre percée dans la façade occidentale. Elle est également divisée en trois travées voûtées d’arêtes. Une triple fenêtre, dont les arcs retombent sur de belles colonnes jumelées, ouvre sur la nef principale. Il y a au-dessus de ce "triplet", une baie en plein cintre aussi grande que celle du rez-de-chaussée. Du côté des collatéraux, les fenêtres sont géminées. On peut voir dans le narthex un beau sarcophage du XIème siécle orné d’arcatures, et des fragments de pierre tombale mérovingiennes.

Clocher avec beffroi en bois de chêne supportant 3 cloches



Cloche 1 : diamètre : 1240 mm pesant environ 1200 kgs, datée de 1868. Belle cloche, très bien ornée, anses en corps d’aigles.

Cloche 2 : diamètre : 1100 mm, pesant environ 800 kgs, datée de 1730. Cloche percée pour bélière, sonne les heures.

Cloche 3 : diamètre : 570 mm, pesant environ 110 kgs, du XVIème siècle sans date apparente.

 

Eglise Notre Dame et les édifices antérieurs


Après des sondages préalables, en 1967, Monsieur le Professeur Gabriel Fournier et les étudiants de la faculté des lettres de Clermont-Ferrand ont fouillé, en 1968 les ruines de l’église Notre Dame. Ils ont pu établir que l’église gothique incendiée en 1966 avait été prédédée de plusieurs édifices : 1) une église romane, plus petite, à abside semi-circulaire, nef centrale et bas côtés (ou transept et nef unique), 2) une basilique, qu’il faut peut-être attribuer à Louis le Pieux, dont on a retrouvé le choeur semi-circulaire et le stylobate de la colonnade septentrionnale, 3) une église pentagonale émergeant d’un massif quadrangulaire et décoré de vingt quatre arcs. Monsieur Gabriel Fournier suppose que le pentagone était précédé d’une courte nef (dont rien n’aurait subsisté) et supportait deux étages décorés de deux arcatures par face, 4) deux murs parallèles antérieurs à l’église pentagonale, ont pu appartenir à un oratoire de Genès, évêque de Clermont, qui avait installé le monastère de Manglieu dans un de ses domaines.